Mouvement du 10 septembre : Bretagne, blocages dans le Sud… Ces régions qui pourraient se mobiliser en force
Les autorités s’attendent mercredi 10 septembre à diverses actions dans toute la France. Mais les militants devraient être plus présents dans certaines régions.

Une mobilisation nationale. Le mouvement « Bloquons tout » le 10 septembre a pour l’heure un impact davantage marqué sur les réseaux sociaux mais des actions concrètes se préparent désormais sur le terrain, partout en France.
Dans un document que le Parisien - Aujourd’hui-en-France a pu consulter, les renseignements territoriaux et la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris alertent sur de possibles actions violentes, des sabotages et des opérations contre des secteurs stratégiques de l’économie.
Des cartes collaboratives permettent également aux internautes de renseigner les informations concernant un blocage ou un rassemblement prévu dans l’hexagone mercredi prochain. À l’image de la pluralité de la mouvance, on retrouve une diversité des canaux de diffusion, de cartes et de typologie des mouvements qui y figurent. Ainsi, il reste difficile de pouvoir prévoir le succès ou non de ces actions.
C’est surtout la « dynamique » du mouvement qui inquiète les autorités avec la multiplication des actions préparatoires « en tous points du territoire, dans les villages comme dans les grandes agglomérations ». Les services de renseignement estiment pour l’heure que « 100 000 personnes pourraient se mobiliser partout en France ».
À noter que certaines actions répertoriées sur les cartes collaboratives sont parfois erronées et/ou sans réelles informations concrètes.
La Bretagne, le fer de lance
Selon la note des services de renseignement, la Bretagne semble être un fer de lance avec plus de 30 réunions organisées (NDLR : avant septembre) pour un total de 2 500 participants. Une tendance qui semble se confirmer puisque plusieurs rassemblements sont organisés le 10 septembre, comme à Rennes, Lorient, Quimperlé, Morlaix, Vannes, Pontivy ou même à Belle-Île, selon une carte interactive des actions du 10 septembre et celle de la CGT, le principal syndicat représentatif dans la fonction publique.
Selon Le Télégramme, des manifestations ont été envisagées à Brest mais n’ont pas été validées. Des internautes ont lancé un appel à bloquer plusieurs points d’entrée de la ville, notamment la zone du port de Brest, avec le rond-point des Foulques et l’accès au dépôt pétrolier. Ce n’est pas le seul dépôt pétrolier visé, selon les services de renseignement, des dépôts pétroliers étant ciblés sur la façade atlantique, dans le Morbihan et en Charente-Maritime.
Plus au nord, en Normandie, plusieurs actions sont annoncées dans la région, notamment en Seine-Maritime, dans la Manche et dans le Calvados. Des dizaines de rassemblements sont prévues et plusieurs préavis de grève ont été lancés par la CGT, comme au conseil départemental de la Manche, au Sdis de Seine-Maritime ou pour les agents territoriaux de Rouen. Sur les réseaux sociaux, certains internautes appellent à bloquer l’EPR de Flamanville (Manche).
Des actions sont aussi envisagées dans le Nord et le Nord-Est de l’hexagone, mais elles semblent moins nombreuses qu’ailleurs en France. En filtrant les données de la carte des actions du 10 septembre de GoGoCarto et en les rassemblant par région, on remarque qu’il y a une concentration d’actions annoncées en Auvergne - Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine.
Des appels à la grève dans les villes, des blocages prévus dans le Sud
Ce sont surtout dans les villes que les grévistes devraient être les plus nombreux, dans les hôpitaux notamment, comme à Lille, Nancy, Nice, Marseille, Béziers, Toulouse, Vichy, Rennes ou encore Angers.
De nombreuses sociétés ayant leur siège social basé en Île-de-France pourraient être perturbées par un mouvement de grève mercredi comme Aldi, Air Liquide, Veolia, Sodexo ou encore Nature et Découverte.
Des centres commerciaux, des plates-formes du géant Amazon ou des entreprises liées à la défense nationale figurent aussi dans les cibles évoquées lors des réunions préparatoires. Dans le Sud, de très nombreux blocages et piquets de grève sont en train d’être organisés, où les appels à bloquer les usines, les entrepôts et les raffineries se multiplient, particulièrement dans les Bouches-du-Rhône et le Rhône.
L’Île-de-France n’est pas en reste
Paris et sa banlieue ne sont pas en reste. Quelques perturbations devraient avoir lieu dans certains hôpitaux mais aussi dans les transports en commun, notamment sur les RER. Les agents territoriaux des départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne mais aussi de certaines villes comme Bezons, Ivry-sur-Seine, Romainville ou La Courneuve sont appelés à ne pas venir travailler. Le syndicat appelle aussi à la grève les salariés de la Monnaie de Paris. Il y a également un appel de la CGT à bloquer Rungis, « le plus grand marché de France ».
Plus localement, les renseignements territoriaux anticipent des actions de sabotages de radars automatiques en Corrèze ou en Saône-et-Loire.
Si le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ne croit pas à « des mouvements d’ampleur », il a néanmoins évoqué la possibilité « d’actions spectaculaires » et a envoyé un télégramme aux préfets pour exiger « la plus grande fermeté ». Ainsi, face au mouvement « Bloquons Tout », les autorités vont mobiliser plus de 30 000 agents.






