À Épernon, les mésanges et le risque d’inondation n’empêcheront pas la construction d’un parking
Le tribunal administratif d’Orléans a validé l’arrêté préfectoral qui donne son feu vert à un projet de parking destiné à revitaliser le centre-bourg d’Épernon. Deux associations dénoncent une aberration écologique mais ne feront pas appel.

« Épernon a connu une grave inondation en 2024. Les étés sont caniculaires et on s’apprête à supprimer une zone naturelle en pleine ville pour construire une trentaine de places de stationnement. C’est aberrant », résume Cécile Karcher, présidente de l’Association sparnonienne pour la nature en ville.
Cet été, le tribunal administratif d’Orléans a rejeté le recours de cette association soutenue par Eure-et-Loir Nature contre un arrêté de la préfecture d’Eure-et-Loir d’août 2022. Celui-ci autorise la commune d’Épernon à construire un parking de 35 places sur un ancien verger, projet que le même tribunal administratif avait suspendu en référé en décembre 2022.
Bien que persuadées du bien-fondé de leurs démarches, les deux associations ne feront pas appel. Composée d’une dizaine de militants, la petite association n’avait pas pris d’avocat. « On n’a pas les moyens. On a tout préparé nous-mêmes et c’est vrai que la rédaction des mémoires en défense a épuisé tout le monde », reconnaît Cécile Karcher, qui vient d’être maman et pense sérieusement à transmettre la présidence.
Renforcer l’attractivité du centre-bourg
« Nous avions fondé notre recours sur l’absence de prise en compte des inventaires faune et flore. Pour l’enquête publique, le bureau d’études avait recensé plusieurs espèces comme le verdier d’Europe, et même le martin-pêcheur à proximité du site », dit la jeune femme.
Le dossier ne s’est pas non plus joué sur le risque inondation. Pourtant, Épernon a été sérieusement inondée en octobre dernier en raison des intempéries et du débordement de la Drouette. La commune avait déjà connu un épisode similaire en 2016. Les obligations se sont renforcées de la part du Syndicat mixte de la Drouette, de la Voise et de leurs affluents (SMDVA).
Si Épernon maintient ce nouveau parking, celui-ci va artificialiser un champ en bord de rivière, qui sert de zone tampon et limite le ruissellement en absorbant les pluies, font valoir les opposants. Ce à quoi le maire, François Belhomme, assure qu’il ne s’agit pas de réaliser un « simple parking » mais bien une « aire de valorisation » de cette zone humide dite des Ruelles.
« Le stationnement ne représente que 15 % du projet », défend-il. Pour l’élu, il s’agit d’investir un million d’euros pour renforcer l’attractivité du centre-bourg. Outre le parking, le projet comprend des cheminements piétons, des voies d’accès et des espaces verts, ajoute-t-il en substance. Malgré cette victoire judiciaire, le chantier ne devrait pas démarrer rapidement. La ville a choisi d’attendre l’issue des élections municipales.






