Affaire des assistants parlementaires du FN : Marine Le Pen sera rejugée du 13 janvier au 12 février
Le procès en appel de la cheffe des députés RN aura lieu du 13 janvier au 12 février 2026. Elle avait été condamnée en première instance pour détournements de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du FN.
Marine Le Pen face aux juges : match retour. La députée d’Hénin-Beaumont se présentera à nouveau devant les tribunaux entre les 13 janvier et 12 février 2026 pour son procès en appel, dont la date a été communiquée, ce lundi. Une échéance judiciaire cruciale la leader frontiste.
Le 31 mars dernier, le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnue coupable de détournements de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires FN au Parlement européen. Elle a été condamnée à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, 100 000 euros d’amende. Et, surtout, à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate.
Conséquence directe : impossible pour elle de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2027. Elle a fait appel de cette décision, et malgré les stocks vertigineux de dossiers en attente de traitement à la cour d’appel de Paris, cette dernière a accéléré son calendrier pour ce dossier afin d’être en mesure de rendre son arrêt à l’été 2026. Avant le lancement de la campagne présidentielle, donc.
Elle a consulté de nouveaux juristes
Selon nos informations, le conseil de Marine Le Pen avait demandé à ce que l’appel n’ait pas lieu avant les élections municipales, prévues les 15 et 22 mars 2026, afin d’éviter les interférences avec la campagne électorale. Mais le délai pour rendre une décision à l’été aurait été trop court. « Le hasard fait bien les choses, en plein cœur de la campagne des municipales! Le dossier rebondit systématiquement à chaque fois, trois à six mois avant une élection ! », maugrée le député et porte-parole du parti, Laurent Jacobelli. Le plus embêté par ce calendrier pourrait être Louis Aliot, qui a aussi fait appel dans ce dossier..et sera en campagne pour être réélu à la mairie de Perpignan.
Publiquement, Marine Le Pen n’a elle cessé de marteler qu’elle n’avait pas l’intention de changer de ligne de conduite lors de l’appel. « Il n’y a qu’une seule stratégie : la vérité. Donc je viendrai expliquer la vérité, celle que j’ai essayé de démontrer en première instance », a-t-elle redit fin juin à Valeurs Actuelles.
En coulisses, au RN, certains se sont interrogés : une forme de mea culpa ne permettrait-il pas d’adoucir un peu la peine ? La fille de Jean-Marie Le Pen n’avait pas attendu longtemps après la fin du premier procès pour réunir ses conseils juridiques et s’interroger sur la marche à suivre en cas d’appel. Selon son entourage, elle a consulté de nouveaux juristes. Des personnalités de l’univers judiciaire lui auraient également prodigué des conseils.
Elle appelle à une dissolution « ultra rapide »
Mais même dans l’entourage de Marine Le Pen, tout le monde n’y croit pas dur comme fer. « J’ai tendance à dire que la condamnation sera identique », nous confiait au printemps un élu. Depuis cet été, la leader RN a aussi multiplié les recours pour tenter de faire déclarer inconstitutionnel le caractère immédiat de son inéligibilité. Elle veut croire qu’il est possible de faire tomber l’exécution provisoire tant que la condamnation n’est pas définitive.
Ce qui ne l’empêche pas de réclamer de plus en plus fortement une dissolution de l’Assemblée nationale, seule solution à même de mettre fin à la crise politique actuelle, marquée par la chute du gouvernement Bayrou. « La dissolution n’est pas un caprice mais un levier instit pour sortir des blocages! », a-t-elle répété lundi après-midi dans l’hémicycle, « ce n’est pas une option mais une obligation”, appelant Emmanuel Macron à « agir dans l’intérêt supérieur du pays ».
En cas de législatives anticipées, Marine Le Pen, bien qu’inéligible, présenterait quand même sa candidature, afin de forcer le Conseil constitutionnel à étudier la question, avant 2027. Sans aucune certitude de réussite. Mais elle reste bien décidée, malgré l’existence du « plan B comme Bardella » à tout mettre en œuvre pour participer à sa quatrième élection présidentielle.






