« Pourquoi elle a arrêté ? C’était génial ! » : les fans d’Alizée en délire pour son retour à l’Olympia

Vingt et un ans qu’elle n’était pas montée sur scène à Paris avec son répertoire, la chanteuse Alizée a fait salle comble les 7 et 8 septembre à l’Olympia avec un spectacle généreux et coloré. Reportage auprès de fans aux anges.

Paris (IXe), ce dimanche 7 septembre 2025. Plus de vingt ans après son dernier passage dans la capitale, Alizée a donné deux concerts à l'Olympia, devant des spectateurs impatients de retrouver leur idole. LP/Olivier Arandel
Paris (IXe), ce dimanche 7 septembre 2025. Plus de vingt ans après son dernier passage dans la capitale, Alizée a donné deux concerts à l'Olympia, devant des spectateurs impatients de retrouver leur idole. LP/Olivier Arandel

« A. L. I. Z. É.E. », les lettres s’alignent en rouge sur la mythique façade du boulevard des Capucines, à Paris (IXe). Vingt-deux ans après sa première à l’Olympia, vingt et un ans après sa dernière date dans la capitale, Alizée y donne les 7 et 8 septembre deux concerts au titre évocateur « 25 ans déjà ! », vingt-cinq ans depuis son tube phare, « Moi… Lolita », écrit par Mylène Farmer et composée par Laurent Boutonnat, duo avec qui elle fera ses deux premiers albums aux singles écoulés par millions.

Vingt-cinq ans et six disques studio plus tard, un succès s’essoufflant, la Lolita est devenue maman, a gagné « Danse avec les stars » en 2013 avec Grégoire Lyonnet, devenu depuis son mari et père de sa seconde fille, Maggy, et avec qui elle a ouvert un studio de danse en Corse, s’éloignant de la chanson. En dehors de sa participation régulière à la tournée « I Gotta Feeling », rassemblant des vedettes des années 2000 ― reprise le 29 janvier à Nice ― elle avait délaissé les scènes.

Alizée s'est produite deux jours de suite à l'Olympia pour proposer «25 ans déjà».
LP/Olivier Arandel
Alizée s'est produite deux jours de suite à l'Olympia pour proposer «25 ans déjà». LP/Olivier Arandel

C’est dire si ces deux soirs, complets en quelques minutes, sont exceptionnels pour les fans présents en nombre. Dans la salle, la ferveur est palpable. « Alizée, c’est une icône », estime Alexandre, 41 ans. « Je pense que Mylène Farmer a pu s’exprimer autrement à travers Alizée, pour nous elle est de la famille », appuie son ami, Dimitri, 32 ans.

La salle reprend d’entrée « L’Alizée »

« Alizée représente ma jeunesse, l’insouciance, le laisser-aller, la joie, on veut le revivre, sourit plus loin Franck, 32 ans ce lundi. Je n’ai jamais eu la chance de la voir en concert, je ne pouvais manquer celui-ci. »

À ses côtés, Anaïs avait 9 ans en 2003 quand elle l’a vue ici. « J’étais venue avec mon papa, elle m’avait touché la main, je ne voulais plus la laver pendant une semaine », se souvient-elle. Et de montrer sur son portable une photo d’elle gamine. « J’avais acheté le bob », souffle-t-elle.

«Alizée, c’est une icône», estime Alexandre, 41 ans, venu à l'Olympia avec son ami, Dimitri, 32 ans. LP/Olivier Arandel
«Alizée, c’est une icône», estime Alexandre, 41 ans, venu à l'Olympia avec son ami, Dimitri, 32 ans. LP/Olivier Arandel

« Alizée ! Alizée ! Alizée ! » Dans la salle, la pression a bien monté quand à 20h50, le rideau s’ouvre sur un immense « A » lumineux fixé en fond de scène. Sur le plateau, quatre mannequins sans tête portent des tenues emblématiques de la chanteuse qui sont mises successivement en lumière sous les applaudissements. Au centre, un podium circulaire de trois marches sur laquelle Alizée apparaît, sa silhouette se découpant en contre-jour d’un puissant faisceau de lumineux.

Glissée dans une petite robe mi-cuisses, blanche à volants, bottes blanches aux pieds, la brunette à la coupe au carré descend l’escalier, se campe face au public et débute « L’Alizée », un de ses hymnes que la salle reprend d’entrée. « Moi, je dis que l’amour/Se boit jusqu’à la lie/Ce qu’elle veut, A-Lisée l’a toujours. »

Un spectacle généreux et pétulant

Ce qu’elle voulait, c’était célébrer ses 25 ans sur scène. L’y voici avec quatre musiciens dont trois étaient déjà là il y a vingt et un ans, deux choristes et neufs danseurs de son école, dont Grégoire, son mari et chorégraphe d’un spectacle qui va s’avérer généreux et pétulant.



Après « Hey ! Amigo », elle salue : « Bonsoir Paris ! Ça fait très longtemps que je n’ai pas prononcé cette phrase, lance-t-elle. Je suis très émue d’être ici avec vous. » Le public aussi. « Ça rappelle des émotions positives, ça replonge en enfance, en adolescence… On a grandi un petit peu avec elle », confiera à la sortie Clara. Après quatre titres, elle se change et réapparaît dans une robe à col marin, un poisson rouge collé sur la fesse droite.

Anaïs, venue avec Franck, avait 9 ans en 2003 quand elle a vu Alizée à l'Olympia la première fois. LP/Olivier Arandel
Anaïs, venue avec Franck, avait 9 ans en 2003 quand elle a vu Alizée à l'Olympia la première fois. LP/Olivier Arandel

Une référence que tous comprennent qui brandissent bien haut des feuilles où figurent des poissons rouges. « C’est magnifique ! » apprécie-t-elle. Sur le balcon, qui oscille de bas en haut au rythme des trémoussements, on aperçoit l’animateur Christophe Beaugrand déchaîné. Le show est lancé. La balance pêche un peu, trop de batterie, trop de basse, mais l’important n’est pas là, mais dans la communion évidente entre un artiste et ses fans.

« Tu as rendu ma vie plus belle »

Ils chantent « Blonde » sans retenue alors que la Lolita est maintenant portée à l’horizontale, bras en croix, façon Madonna qu’elle reprendra en milieu de concert avec « La Isla Bonita ». Ce titre l’avait propulsée au Mexique pour une tournée des stades. Dans la salle, des drapeaux s’agitent, les Mexicains sont aussi là… « On a vu des Polonais, des Anglais, des Allemands, des Italiens, c’est fou », souligne Aurélie à la sortie. Juste avant, Alizée chantait « Ella, Elle l’a », de France Gall.

Mais pour l’heure, la voici en petite robe vichy pour « Gourmandises ». « Loup y es-tu ? ». Oui, les danseurs portent désormais des masques de loups blancs. Puis les Alizée Boys sortent par dizaines de quatre fly cases des peluches pour les jeter dans la foule sur « Parler tout bas » entonnée d’une voix enfantine. C’est Noël en prime !

Et bientôt voici « Moi… Lolita » que l’assemblée a reconnu dès la première note. Désormais en bleu ciel, jupette et veste courte de cuir, elle fait reprendre la foule, joue, un peu, avec elle.

Dans la fosse, on peut lire « Merci Alizée » sur ce drapeau ; « Tu as rendu ma vie plus belle » sur cette pancarte brandie par Malik, 29 ans, venu exprès de Berlin et qu’on rencontre à la sortie, encore sur son nuage. « Super-show, super-danseurs, quelle fille ! S’enthousiasme-t-il. J’ai découvert Alizée sur Instagram il y a quelques mois, j’ai tout écouté, je suis tombé amoureux d’elle dans ses premières années, les deux premiers disques. »

« Enorme de l’avoir pour nous ici ! »

Des albums surreprésentés dans la setlist établie après le vote des fans avec six chansons issues de chaque galette, soit douze sur les vingt titres donnés ce soir. C’est d’ailleurs avec trois chansons de « Mes courants électriques », son second opus, que l’artiste conclut Up tempo, électrisant l’assemblée. « Merci infiniment Paris, je vous aime ! Merci d’être encore là », lance-t-elle, envoyant des baisers des deux mains.

Au rappel, nouvelle robe, blanche et pailletée, pour « J’ai pas vingt ans » ― « J’ai pas vingt ans/Mais je sais que j’aime ». La salle est debout, elle non plus n’a plus vingt ans, mais sait qu’elle l’aime, elle. « Mais tellement », sautille Mélanie, 35 ans. « C’est juste extra de pouvoir la retrouver après vingt-deux ans, moi j’avais 12 ans à l’époque de sa tournée en 2003, c’est juste énorme de l’avoir pour nous ici ! », lance-t-elle à la sortie, ponctuant son discours de petits cris d’un bonheur qu’elle peine à contenir.

« Du coup, je fais les deux soirs, je ne sais pas si je vais réussir à dormir. » On la sent émue. « Bah oui, les larmes sont montées… Alizée, ça fait vingt-cinq ans quand même », confie-t-elle encore. Et maintenant ? « L’album ! L’album ! », lance Étienne, 37 ans. « Au moins une chanson », quémande Mélanie. « Pourquoi elle a arrêté ? C’était génial ! Mais quand elle voit ça, que c’était juste la folie, ça doit lui donner envie de revenir, espère Étienne. C’était incroyable, c’était fou en vrai. »