« Bloquons tout » : la grande distribution retient son souffle

Des appels à la grève et au blocage de certains magasins ont été lancés. Difficile d’en mesurer la portée.

Face au mouvement «Bloquons tout», certaines enseignes de grande distribution ont anticipé et augmenté leurs stocks. LP/Arnaud Journois
Face au mouvement «Bloquons tout», certaines enseignes de grande distribution ont anticipé et augmenté leurs stocks. LP/Arnaud Journois

Nul ne se risque au moindre pronostic sur le degré de mobilisation ce mercredi 10 septembre, aux portes ou à l’intérieur des hypermarchés et commerces du pays. Mais les appels à la grève, à des rassemblements ou blocages, relayés sur les réseaux sociaux, dessinent la carte des perturbations qui pourraient, çà et là, entraver le fonctionnement des enseignes.

Parmi les centres commerciaux visés, celui de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône) devrait être le théâtre d’un blocage dès 8 heures ce matin. Des initiatives similaires sont aussi annoncées dans d’autres régions de France, à proximité de magasins Auchan, Super U, Carrefour, mais aussi d’enseignes du prêt-à-porter comme Kiabi ou Primark.



En région parisienne, le centre commercial des Halles, en plein cœur de la capitale, est également ciblé. Le personnel de certains établissements pourrait aussi débrayer, à l’appel de la fédération CGT Commerce et services. L’accès aux galeries commerciales pourrait être compliqué par l’apparition de barrages filtrants sur les axes routiers.

Des livraisons anticipées

Certaines enseignes ont pris leurs précautions, sans toutefois remettre en cause l’ouverture de leurs points de vente. Le groupement des Mousquetaires et le groupe Carrefour ont anticipé certaines de leurs livraisons et augmenté quelques stocks. Les Mousquetaires ont annoncé disposer de trois à dix jours de stockage selon les familles de produits. Thierry Cotillard, patron des Mousquetaires, a exprimé sa « crainte » en début de semaine, fustigeant notamment l’appel à des opérations « chariot gratuit » - consistant à remplir un chariot de courses et sortir du magasin sans payer.

Du côté de Coopérative U, on n’annonce pas de mesures particulières et on invite les clients à ne pas se ruer dans les stations-service des grandes surfaces « qui disposent chacune d’environ deux semaines de stock ». Chaque magasin a pris ses dispositions localement, en fonction des perturbations annoncées. L’attention se porte davantage sur l’impact de la journée de grève et de mobilisation du 18 septembre prochain, « qui risque d’être davantage suivi ».