Mouvement du 10 septembre : transports, écoles, commerces... à quoi s’attendre pour la mobilisation « Bloquons tout » ?

Dans les transports, les écoles et les entreprises, des grèves ou des blocages devraient provoquer des perturbations. Le point sur ce que l’on sait.

La circulation en région parisienne, en transport ou en voiture, risque d'être fortement perturbée ce mercredi 10 septembre. PhotoPQR/Ouest-France/Simon Torlotin
La circulation en région parisienne, en transport ou en voiture, risque d'être fortement perturbée ce mercredi 10 septembre. PhotoPQR/Ouest-France/Simon Torlotin

C’est la grande incertitude. Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester et bloquer massivement la France résonnent de plus en plus fort. Les premiers sympathisants du mouvement « Bloquons tout » ont incontestablement fait des émules, grâce également aux propositions budgétaires impopulaires du gouvernement de François Bayrou. Pour autant, si la grogne sociale existe, impossible de mesurer précisément quelle sera l’ampleur des actions menées ce mercredi. Combien de partisans de « Bloquons tout » iront réellement battre le pavé à Paris, Rennes (Ille-et-Vilaine) ou Toulouse (Haute-Garonne) ; combien iront bloquer des entreprises, paralyser des réseaux de transports ou des péages, empêcher les raffineries ou les hôpitaux de fonctionner ?

Sur une carte collaborative mise en ligne sur Internet, plusieurs centaines d’actions étaient recensées ce mardi soir en Île-de-France et en régions. Pas de quoi paralyser la France malgré tout si l’on en croit le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. S’il s’attend à des actes de blocages, voire de sabotages, il estime que ce mouvement ne mobilisera pas massivement la société civile. Un peu partout, malgré tout, on s’organise - souvent à l’aveugle - pour anticiper au maximum d’éventuelles perturbations liées à ce mouvement imprévisible, né loin des organisations traditionnelles.

Des perturbations dans les transports

Elles auront lieu, c’est certain, dans les transports où le trafic sera perturbé, parfois très fortement, en Île-de-France notamment. Certaines lignes ferroviaires seront particulièrement touchées, assure la SNCF qui ne prévoit par exemple aucune circulation sur une partie du RER D et seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H et R ainsi qu’un train sur deux sur la partie nord du RER B. Les Intercités seront également affectés et des assemblées générales sont déjà prévues en plein cœur des grandes gares parisiennes (gare du Nord et de Lyon). Les usagers du rail devront donc prendre leur mal en patience.

Mais ceux qui tenteront de prendre leur voiture pour rejoindre leur travail le feront… à leurs risques et périls ! En effet, des blocages ont également été annoncés partout en France, dès la nuit de mardi à mercredi, aux portes du périphérique parisien mais aussi sur les rocades de certaines grandes agglomérations comme Nantes (Loire-Atlantique) ou Rennes. Des barrages filtrants sont aussi attendus sur les axes principaux à Brest (Finistère), Vannes (Morbihan) ou Caen (Calvados). Et, ici et là, d’anciens Gilets jaunes ont déjà annoncé des mobilisations autour de ronds-points stratégiques, à l’heure de pointe.

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Enfin, si vous envisagez de prendre l’avion ce mercredi, sachez que la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) - qui prévoit des retards et des perturbations - a appelé les passagers à reporter leur voyage s’ils le peuvent. Là encore, impossible de quantifier l’ampleur des actions mais les aéroports sont régulièrement ciblés dans les boucles de messageries des sympathisants du mouvement.

Hôpitaux, écoles, centres de loisirs également touchés

Ceux qui décideront de rester chez eux - salariés en télétravail ou RTT, retraités… - seront peut-être impactés par le mouvement malgré eux. Car partout, des appels à la grève ont été lancés par des fédérations syndicales (notamment CGT et FO) et seront massivement suivis dans certaines entreprises ou services publics. Déjà, de nombreux parents ont été prévenus que l’enseignant de leur enfant, scolarisé au collège ou au lycée, sera absent ou que le centre de loisirs de leur commune sera fermé.

Dans les hôpitaux aussi, des préavis de grève ont été déposés mais impossible de savoir pour l’heure si de nombreux actes et rendez-vous médicaux seront reportés. Quant aux éboueurs, ils cesseront le travail dans certaines zones rurales, partout en France.

Ailleurs c’est le grand flou. Officiellement, le mouvement « Bloquons Tout » appelle à stopper toute consommation ou, si besoin, à ranger sa carte bancaire et payer en cash. Du côté des restaurateurs, on s’inquiète déjà d’une forte baisse du chiffre d’affaires ce jour-là. Idem chez les commerçants même si certains ont déjà proposé de réduire l’addition de ceux qui paieront en liquide.



Et dans les grandes surfaces ? Impossible de prévoir si les allées des magasins seront vides de clients ou plutôt prises d’assaut pour des actions coups de poing. Dans certains fils de discussions du mouvement, sur les réseaux sociaux, les sympathisants proposent en effet de remplir de très nombreux chariots et de les abandonner près des caisses pour empêcher le magasin d’accueillir ses clients normalement.