Budget, défense, textes en suspens… Les grands chantiers de Sébastien Lecornu
Le nouveau Premier ministre a du pain sur la planche pour relancer les dossiers mis à l’arrêt par la situation politique.

À peine nommé à Matignon, Sébastien Lecornu a déjà fort à faire. Outre la constitution d’un gouvernement, le nouveau Premier ministre va devoir tenter de respecter une feuille de route chargée, détaillée en filigrane dans le communiqué de l’Élysée pour annoncer sa nomination. « L’action du Premier ministre sera guidée par la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays », y souligne le palais. Tour d’horizon.
Faire adopter un budget
C’est à la fois son plus gros défi et le plus urgent : tenter de faire adopter un budget de compromis, épreuve sur laquelle François Bayrou s’est cassé les dents. Dramatisant la situation financière du pays, le Béarnais n’a pas voulu déroger à ses 44 milliards d’économies. « Le gros du gros pour Sébastien, ce sera de trouver une voie de passage pour le budget qui intègre les priorités des uns et des autres », observe un proche du néolocataire de Matignon.
Sébastien Lecornu fera-t-il des concessions au RN ou au PS, qui a proposé un « contre-budget » ? Quitte à reprendre certaines de leurs mesures ? Chez les socialistes, on reste pour l’heure très méfiants. « La tendance générale, c’est de trouver que nommer le clone de Macron c’est un peu un jour sans fin… », peste un proche d’Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
La Défense
Avec la guerre en Ukraine, la défense a pris une autre dimension. Sébastien Lecornu, ministre des Armées depuis trois ans, le sait mieux que personne, lui qui travaillait dur sur une hausse du budget de la Défense de 6,5 milliards prévue sur deux ans. Sans cette rallonge, des retards seraient à prévoir sur « les munitions, les drones, la guerre électronique, l’intelligence artificielle ou le quantique, le spatial » expliquait Lecornu dans nos colonnes fin août.
« Il faut faire en sorte que cet effort supplémentaire de défense soit préservé, d’autant plus que le contexte international n’aura pas changé après le 8 septembre. Quoi qu’il arrive, les menaces seront toujours là », expliquait-il alors. C’est depuis Matignon qu’il devra faire en sorte que le Parlement vote ces crédits.
Les autres textes en cours
D’autres dossiers restés en suspens vont vite se retrouver sur le bureau du locataire de Matignon et de ses futurs ministres. À commencer par l’accord de « Bougival », qui doit mettre un terme à la crise institutionnelle en Nouvelle-Calédonie, en proie à un effondrement économique depuis les émeutes de mai 2024. Mais aussi le texte contre la vie chère dans les Outre-Mer, considéré comme urgent, dont le ministre démissionnaire Manuel Valls prévoyait le dépôt en cette rentrée. Le projet de loi sur « l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 » dans les Alpes, qui devait passer en procédure accélérée, devra être voté avant la fin de l’année, sauf à mettre à mal le calendrier de l’événement.
En tout, une douzaine de projets de loi étaient programmés en cette rentrée : sur la réforme constitutionnelle du statut de la Corse ou des textes sur « la régulation de l’enseignement supérieur privé », le « renforcement de la cybersécurité », la « protection de l’enfance » ou encore la réforme du système judiciaire voulue par Gérald Darmanin. Un embouteillage est à craindre.

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