« Certaines sont grandes et célèbres, d’autres plus petites et engagées » : tout savoir sur les coopératives
Jérôme Saddier, président du principal mouvement coopératif français, Coop FR, détaille les spécificités de cette entité économique encore minoritaire dans le paysage hexagonal.

Vous hésitez à vous lancer dans le modèle de la coopérative ? Voici des pistes pour vous aider avec Jérôme Saddier.
Combien de coopératives existe-t-il en France ?
Il existe 22 400 coopératives sur le sol hexagonal, qui génèrent quelque 10 % du PIB (soit 380 milliards d’euros chaque année). À elles seules, les coopératives emploient près d’1,3 million de salariés. Si elles sont encore mal connues des Français, ces structures sont un phénomène aussi ancien que les entreprises traditionnelles. Les premières apparaissent dès 1850 dans le monde paysan.
Comment sont-elles nées ?
À la fin du XIXe siècle, les artisans et les petits entrepreneurs se rassemblent en de petites structures coopératives (certaines, comme le Crédit coopératif et le Crédit agricole, existent encore aujourd’hui), afin de financer leur développement. « La raison d’être de ces entités, c’est toujours de garantir l’achat de produits et donc un revenu à des commerçants dans des secteurs variés », explique Jérôme Saddier, le président de Coop FR, principal mouvement coopératif français.
Au XXIe siècle, les coopératives les plus connues s’appellent Leclerc, Intersport, Supermarché U… Certaines font désormais le choix d’assumer pleinement leur statut. Supermarché U a ainsi fait le choix de se rebaptiser Coopérative U.
Quelles formes prennent ces structures ?
Aujourd’hui, certaines coopératives se fondent dans le paysage et peuvent parfois être confondues avec des entreprises traditionnelles, notamment en raison de la diversité de leurs formes juridiques et organisationnelles. « Certaines sont de très grandes structures, installées et parfois célèbres, poursuit Jérôme Saddier. D’autres sont plus petites, et plus engagées. »
Un engagement souvent favorisé par le fonctionnement de la coopérative : les arbitrages sur la répartition de la valeur ajoutée sont décidés par les sociétaires, et la moitié des profits doit être réinvestie dans la société.
Quelles sont leurs spécificités ?
Un modèle économique particulier, qui repose principalement sur des sociétaires consommateurs, eux-mêmes engagés dans la gestion de la coopérative. « Les premières coopératives agricoles permettaient aux Français de se nourrir correctement, en ayant accès à des produits de première nécessité négociés à des tarifs intéressants », rembobine Jérôme Saddier, président de Coop FR, principal mouvement coopératif français.
Et économiquement, qu’est-ce que ça change ?
Contrairement aux modèles des entreprises traditionnelles, où le capital est réparti entre les mains d’une petite poignée d’acteurs, les coopératives répartissent leur capital de manière égalitaire entre tous les sociétaires. Cette manière de fonctionner, bien que peu répandue, permet en réalité à ces structures d’être plus solides, notamment en cas de crise.
« Il est démontré que les coopératives sont souvent plus résilientes que les entreprises traditionnelles, observe Jérôme Saddier. Lorsqu’on y pense, c’est assez logique, puisqu’une grande partie des ressources est allouée à la durabilité de la société. » Car, contrairement aux entreprises traditionnelles, la rémunération des salariés et des sociétaires intervient dans un second temps. En coopérative, c’est toujours la société qui prime.






