Dans le secret du couple : les amours d’été, c’est du sérieux ?

On ne badine pas avec les histoires vécues durant la saison chaude. Fugaces ou plus durables, elles laissent toujours des souvenirs marquants.

Les amours se nouent plus aisément l'été, sous le soleil, loin du stress du quotidien. Olivier Marty pour Le Parisien
Les amours se nouent plus aisément l'été, sous le soleil, loin du stress du quotidien. Olivier Marty pour Le Parisien

L’été passe, les histoires aussi ? Souvent qualifiées de passagères, les amours estivales traînent la réputation de ne pas survivre à la rentrée. Pourtant, Aurélie, dans l’Hérault, a épousé son amour d’été. « Avec Gérard, on s’est rencontrés dans un village de vacances à Mèze (Hérault) il y a dix-huit ans et aujourd’hui, on a deux enfants. »

Les mois chauds sont propices aux passions. « On tombe plus facilement amoureux, explique la neurobiologiste Lucy Vincent. Le cerveau adopte un climat estival et se laisse davantage porter grâce à un cocktail chimique stimulé par la température, la lumière et une baisse du stress. »

« J’étais tellement stressée par mon travail, heureusement les vacances sont arrivées » raconte Marjane, jeune serveuse aux longs cheveux noirs. « Dès que l’avion a atterri à Tbilissi (Géorgie), mon cerveau s’est mis en mode off puis, quand j’ai rencontré Paul, je me suis laissée emporter. »

« Tout est allé vite, un clic, un match… »

38 % des célibataires sont portés à rencontrer plus de personnes l’été, selon une étude Ipsos, commandée par le site de rencontres en ligne Meetic. Marjane a vécu une rencontre « très rafraîchissante » l’été dernier. « Tout est allé vite, un clic, un match sur une application de rencontre puis, une heure après, on a discuté de tout et de rien dans un bar à vins jusqu’à sa fermeture. » Elle entretient aujourd’hui une relation épistolaire avec son ami allemand.



Certains vont au-delà et se revoient. 26 % des célibataires sont prêts à être plus flexibles sur la localisation du potentiel partenaire en période estivale. « Dans une semaine, je vais à Vancouver pour retrouver Marie », assure Julien (les prénoms ont été changés). « On s’est rencontrés il y a un mois sur un rooftop à New York. » Ce Brestois non-anglophone se souvient d’un moment idyllique avec la Canadienne dans la ville qui ne dort jamais. « Avec l’euphorie des vacances, c’était magique, les émotions étaient plus intenses et j’ai appris une nouvelle culture en sortant de ma zone de confort à cause de la barrière de la langue. »

VidéoLes Français font moins l'amour (et ce n'est pas forcément une mauvaise chose )

Malgré tout, la normalité reprend ses droits à la rentrée, comme l’explique Clarisse Blanc de Match Group. « Quand on retourne dans le quotidien, plusieurs contraintes reviennent. »

Laura a vécu une « désillusion » en retrouvant son amour de camping. « Jusqu’à mes 15 ans, j’allais dans le même emplacement et, en face, il y avait la même famille de Parisiens. Leur fils est de la même génération que moi. Nous nous sommes rencontrés à 12 ans. Ce qui a commencé par des jeux d’enfants est devenu plus sérieux les saisons suivantes. » Les retrouvailles furent décevantes : « Mais quand on s’est revu à Paris il y a trois ans, tout a changé, je n’ai pas pu me projeter une seconde dans son quotidien. C’était de la passion et pas de l’amour. »

« Chaque relation nous enseigne sur nous-mêmes »

Les autres sont des miroirs de nous-mêmes. Même si les relations restent passagères, « elles nous éclairent sur nos besoins, nos limites, notre façon de fonctionner », précise Marie Victoire Chopin, psychologue et thérapeute de couple. « Elles nous révèlent ce que nous aimons, ce que nous tolérons et ce qui nous fait grandir. »



Adèle (le prénom a été changé), s’est promis de ne plus jamais tomber dans une relation à distance. « Je suis restée en couple avec un athlète belge de haut niveau après notre semaine en Corrèze », commence la surveillante de baignade. « J’y ai compris deux choses. D’abord, je veux vivre avec une personne qui a un rapport sain à la pratique du sport et à son alimentation. Et le couple ne peut que marcher s’il est environnant, il ne faut pas un partenaire qui vit à plus de 100 km. »

Éphémères ou non, ces amours de vacances marquent les esprits. Près de deux tiers des sondés avouent y repenser avec émotion, d’après une étude diffusée par Meetic. Clarisse Blanc conseille à toutes les personnes qui se rencontrent de « rester authentiques et de profiter sans penser au lendemain. »