Dans le secret du couple : les amours d’été, c’est du sérieux ?
On ne badine pas avec les histoires vécues durant la saison chaude. Fugaces ou plus durables, elles laissent toujours des souvenirs marquants.

L’été passe, les histoires aussi ? Souvent qualifiées de passagères, les amours estivales traînent la réputation de ne pas survivre à la rentrée. Pourtant, Aurélie, dans l’Hérault, a épousé son amour d’été. « Avec Gérard, on s’est rencontrés dans un village de vacances à Mèze (Hérault) il y a dix-huit ans et aujourd’hui, on a deux enfants. »
Les mois chauds sont propices aux passions. « On tombe plus facilement amoureux, explique la neurobiologiste Lucy Vincent. Le cerveau adopte un climat estival et se laisse davantage porter grâce à un cocktail chimique stimulé par la température, la lumière et une baisse du stress. »
« J’étais tellement stressée par mon travail, heureusement les vacances sont arrivées » raconte Marjane, jeune serveuse aux longs cheveux noirs. « Dès que l’avion a atterri à Tbilissi (Géorgie), mon cerveau s’est mis en mode off puis, quand j’ai rencontré Paul, je me suis laissée emporter. »
« Tout est allé vite, un clic, un match… »
38 % des célibataires sont portés à rencontrer plus de personnes l’été, selon une étude Ipsos, commandée par le site de rencontres en ligne Meetic. Marjane a vécu une rencontre « très rafraîchissante » l’été dernier. « Tout est allé vite, un clic, un match sur une application de rencontre puis, une heure après, on a discuté de tout et de rien dans un bar à vins jusqu’à sa fermeture. » Elle entretient aujourd’hui une relation épistolaire avec son ami allemand.
Certains vont au-delà et se revoient. 26 % des célibataires sont prêts à être plus flexibles sur la localisation du potentiel partenaire en période estivale. « Dans une semaine, je vais à Vancouver pour retrouver Marie », assure Julien (les prénoms ont été changés). « On s’est rencontrés il y a un mois sur un rooftop à New York. » Ce Brestois non-anglophone se souvient d’un moment idyllique avec la Canadienne dans la ville qui ne dort jamais. « Avec l’euphorie des vacances, c’était magique, les émotions étaient plus intenses et j’ai appris une nouvelle culture en sortant de ma zone de confort à cause de la barrière de la langue. »
Malgré tout, la normalité reprend ses droits à la rentrée, comme l’explique Clarisse Blanc de Match Group. « Quand on retourne dans le quotidien, plusieurs contraintes reviennent. »
Laura a vécu une « désillusion » en retrouvant son amour de camping. « Jusqu’à mes 15 ans, j’allais dans le même emplacement et, en face, il y avait la même famille de Parisiens. Leur fils est de la même génération que moi. Nous nous sommes rencontrés à 12 ans. Ce qui a commencé par des jeux d’enfants est devenu plus sérieux les saisons suivantes. » Les retrouvailles furent décevantes : « Mais quand on s’est revu à Paris il y a trois ans, tout a changé, je n’ai pas pu me projeter une seconde dans son quotidien. C’était de la passion et pas de l’amour. »
« Chaque relation nous enseigne sur nous-mêmes »
Les autres sont des miroirs de nous-mêmes. Même si les relations restent passagères, « elles nous éclairent sur nos besoins, nos limites, notre façon de fonctionner », précise Marie Victoire Chopin, psychologue et thérapeute de couple. « Elles nous révèlent ce que nous aimons, ce que nous tolérons et ce qui nous fait grandir. »
Adèle (le prénom a été changé), s’est promis de ne plus jamais tomber dans une relation à distance. « Je suis restée en couple avec un athlète belge de haut niveau après notre semaine en Corrèze », commence la surveillante de baignade. « J’y ai compris deux choses. D’abord, je veux vivre avec une personne qui a un rapport sain à la pratique du sport et à son alimentation. Et le couple ne peut que marcher s’il est environnant, il ne faut pas un partenaire qui vit à plus de 100 km. »
Éphémères ou non, ces amours de vacances marquent les esprits. Près de deux tiers des sondés avouent y repenser avec émotion, d’après une étude diffusée par Meetic. Clarisse Blanc conseille à toutes les personnes qui se rencontrent de « rester authentiques et de profiter sans penser au lendemain. »






