Israël affirme avoir frappé « de hauts responsables » du Hamas à Doha, des « négociateurs », selon le mouvement palestinien

Israël affirme avoir frappé « de hauts responsables » du Hamas dans la capitale qatarie. Le mouvement palestinien affirme, lui, que de négociateurs ont été visés. L’Iran dénonce « un acte criminel ».

Un panache de fumée s'est élevé dans le ciel de Doha. Reuters/Ibraheem Abu Mustafa
Un panache de fumée s'est élevé dans le ciel de Doha. Reuters/Ibraheem Abu Mustafa

Des explosions ont été entendues ce mardi à la mi-journée à Doha, la capitale du Qatar. Le Premier ministre hébreu Benyamin Netanyahou a revendiqué la frappe. Il s’agit d’une opération menée par Israël de « manière indépendante » contre des responsables du Hamas, et ce en représailles, au lendemain de l’attaque de Jérusalem-Est. Toutefois la Maison Blanche « a été informée à l’avance », selon une source haut placée.

Selon le Hamas, l’État hébreu a visé les négociateurs du mouvement islamiste palestinien réunis à Doha. On ignorait dans l’immédiat si les responsables visés à Doha avaient péri ou survécu.

« Dans un nouveau crime sioniste, la délégation des négociateurs du Hamas a été prise pour cible alors qu’elle était réunie à Doha pour discuter de la proposition du président Trump en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza », a dit un responsable du Hamas, qui n’a pas souhaité donner son nom. Lundi, le mouvement islamiste s’était dit « prêt à s’asseoir immédiatement à la table des négociations ».

La direction du Hamas ciblée

« L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre la haute direction de l’organisation terroriste Hamas », a affirmé Tsahal l’armée sans préciser le lieu de l’attaque, dans un message posté sur le réseau social X.

« Depuis des années, ces membres de la direction du Hamas dirigent les opérations de l’organisation terroriste, sont directement responsables du massacre brutal du 7-Octobre et ont orchestré et géré la guerre contre l’État d’Israël », ajoute ce communiqué.

Fin août, le chef de l’armée israélienne Eyal Zamir avait affirmé que son pays « atteindrait » les dirigeants du Hamas se trouvant à l’étranger.



La police a bloqué l’accès au lieu des explosions. Selon un journaliste de l’AFP, celles-ci ont eu lieu dans un complexe abritant le Hamas.

« Les terroristes n’ont et n’auront aucune immunité face au long bras d’Israël, où que ce soit dans le monde », a écrit Bezalel Smotrich, le ministre des Finances d’extrême droite sur X.

Il a ajouté qu’il « saluait la sage décision et son exécution parfaite par l’armée et le Shin Bet ».

Une « violation flagrante » de la souveraineté du Qatar, selon l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné mardi la « violation flagrante » de la souveraineté territoriale du Qatar après les frappes israéliennes.

« Nous venons d’apprendre les attaques israéliennes au Qatar, un pays qui joue un rôle positif pour parvenir à un cessez-le-feu (à Gaza) et à la libération des otages. Je condamne cette violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Qatar », a-t-il déclaré. « Toutes les parties doivent travailler pour permettre un cessez-le-feu permanent, pas pour le détruire », a-t-il ajouté.

Des frappes condamnée par l’Iran et l’Arabie saoudite

Selon le Qatar, qui a dénoncé une attaque « lâche », les frappes israéliennes ont visé les domiciles de dirigeants du Hamas. Des responsables du Hamas qui ont participé aux négociations indirectes avec Israël sur un cessez-le-feu à Gaza ces derniers mois résident à Doha.

Le prince héritier et dirigeant de facto d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a condamné mardi l’attaque israélienne visant le Hamas à Doha, dénonçant un « acte criminel » et une « violation du droit international », durant un appel avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

L’Iran, principal soutien du Hamas, a condamné mardi des frappes revendiquées par Israël ayant visé des responsables du mouvement islamiste palestinien à Doha.

« Cet acte extrêmement dangereux et criminel constitue une violation flagrante de toutes les règles et réglementations internationales, une atteinte à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale du Qatar », a déclaré à la télévision d’État le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Le Djihad islamique, deuxième groupe armé palestinien de la bande de Gaza, a condamné mardi l’attaque menée par Israël contre des dirigeants du Hamas dans la capitale du Qatar, Doha. « C’est un acte criminel flagrant, qui viole toutes les normes et valeurs humaines ainsi que les lois et règles internationales les plus élémentaires », affirme le groupe dans un communiqué.

La Jordanie et les Emirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, ont condamné les frappes à Doha.

De nouvelles négociations pour libérer les otages

La semaine dernière, le Premier ministre israélien a ordonné l’ouverture de négociations pour libérer tous les otages, quelques jours après l’aval donné par le Hamas à une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs (Égypte, Qatar et États-Unis).

Selon des sources palestiniennes, elle prévoit la libération échelonnée des otages pendant une trêve initiale de 60 jours, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.