France - Islande (2-1) : Mbappé est redevenu le prince du Parc

Le capitaine des Bleus a retrouvé son ancien jardin au Parc des Princes. Accueilli chaleureusement, il a dépassé le nombre de buts de Thierry Henry avec les Bleus avant d’offrir une passe décisive à Barcola, scellant la réconciliation avec le public parisien.

 Kylian Mbappe après son 52e but en bleu. REUTERS/Benoit Tessier
Kylian Mbappe après son 52e but en bleu. REUTERS/Benoit Tessier

Oubliées les crispations de son départ du PSG qui ont tant agacé son ancien président. Terminé le désamour avec un public qu’il avait régalé pendant sept ans mais qui préférait ne retenir que les derniers moments. Les plus pénibles. Ceux où il faut forcément casser la vaisselle plutôt que se rappeler un quasi-septennat de bonheur. Cette fois, le Parc des Princes était heureux de revoir Kylian Mbappé venu apaisé sur son ancienne pelouse avec le brassard de capitaine des Bleus.

Rien à voir avec sa dernière apparition ici sous la tunique tricolore. C’était face à l’Italie l’an dernier. Mbappé était alors un nouveau joueur du Real et n’était pas forcément heureux en équipe de France.

Contre l’Islande, cette fois, tout semblait pardonné. Le public parisien l’avait déjà ovationné au moment de l’annonce des équipes. Réservant ses sifflets à Adrien Rabiot, coupable lui d’avoir porté le maillot de l’OM, et, plus surprenant quand même, à Didier Deschamps. Le reliquat du début de polémique lancé par le PSG après les blessures de Doué et Dembélé contre l’Ukraine. C’est le reflet d’une époque. Il faut des idoles et des boucs émissaires, parfois les mêmes en quelques mois. Mbappé était donc de nouveau aimé dans son ancien jardin.

Alors que son équipe a beaucoup trop ronronné en première période contre les Islandais, si loin de son entame parfaite face à l’Ukraine, Mbappé, a d’abord étalé un joli sens du collectif. Tentant de mettre notamment en valeur le jeu de tête de Marcus Thuram par la qualité de ses centres (19e).

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Il se rapproche du record de Giroud

Comme les autres Français, le capitaine des Bleus, était obnubilé par la victoire afin de prendre seul la tête du groupe de qualifications. Mais il avait forcément un autre objectif en tête : marquer son 52e but en équipe de France et dépasser l’immense Thierry Henry dans ce compteur pour la gloire. Qu’il l’inscrive est une évidence. Et qu’il batte ensuite le record d’Olivier Giroud, 57 réalisations, en est une autre. Mais le lieu de l’exploit n’est pas neutre quand on prétend écrire sa propre légende. Autant choisir son propre décor.

Et quoi de mieux que dépasser Henry au Parc ? Là où chaque coin de pelouse lui rappelle un but, un dribble, un exploit ou un coup de cœur. Marquer encore un peu plus l’histoire des Bleus dans un jardin où il a tout connu, c’est être certain de s’imprimer un peu plus dans la mémoire collective.



Ce but, il a cru l’inscrire d’un superbe coup franc enroulé de vingt-deux mètres sur sa gauche. Mais il avait tiré avant que l’arbitre ne l’autorise (36e). Sur son visage, la frustration était vivace : pas aujourd’hui, pas ici.

Mais le bonheur est arrivé juste avant le repos. Après consultation de la VAR, l’arbitre offre un pénalty à des Bleus menés depuis la 21e minute. Avant même la course d’élan de Mbappé, le public hurle son nom comme aux plus beaux moments de l’histoire d’amour avec le PSG. Et sa transformation avec maestria (45e) le ramène aussi au temps des décibels heureux dans l’enceinte parisienne.

Après le repos, il y a quand même un match qu’il convient de gagner. Et c’est encore Mbappé qui remet la France dans le bon sens. Lancé au but par Tchouameni, il se présente devant le gardien mais, au lieu de tenter sa chance, il offre, en même temps qu’une 33e passe décisive en bleu, le deuxième but français à Bradley Barcola. Une offrande pour un joueur du PSG chez lui. La belle image de plus. Tout est pardonné.