France-Islande (2-1) : « On a été très pauvres sur les côtés », l’œil de Claude Puel après la victoire des Bleus

L’entraîneur français, notamment passé par l’OL, Lille et Monaco, estime que les Bleus titularisés au Parc des Princes ont manqué de qualité technique pour gêner le verrou islandais.

Positionné à gauche de l'attaque, Marcus Thuram a eu beaucoup de mal à faire la différence. LP/Olivier Arandel
Positionné à gauche de l'attaque, Marcus Thuram a eu beaucoup de mal à faire la différence. LP/Olivier Arandel

La performance ne restera pas dans les mémoires mais l’essentiel est assuré. Les Bleus ont pris la tête de leur groupe ce mardi soir à la faveur de leur succès face à l’Islande (2-1), et peuvent maintenant envisager sereinement leur qualification pour le Mondial 2026.

Claude Puel, entraîneur de référence du football français, le confesse : il n’a pas pris le même plaisir qu’il y a quatre jours face à l’Ukraine mais félicite la réaction de ce groupe encore en construction.

Que retient-on d’un match aussi décousu ?

CLAUDE PUEL. On retient le résultat. C’était important de gagner. Cela a été un peu tiré par les cheveux, avec ce but refusé pour un tout petit tirage de maillot (88e). C’est généreux et un peu imperceptible selon moi. L’équipe de France n’a pas été aussi adroite techniquement et dominante que face à l’Ukraine (0-2). Face au bloc bas proposé par les Islandais, certains joueurs n’ont pas assez apporté. Je pense aux latéraux (Hernandez et Koundé) qui n’ont pas su apporter de bons centres et de la variété. On a été très pauvres sur les côtés. Ce n’était pas évident non plus pour Marcus Thuram à gauche. Il a essayé de faire des choses, il provoque le pénalty. Mais on voit que ce n’est pas son poste. Barcola aussi est plus à l’aise à gauche.



Ce manque de justesse technique dans les petits espaces vous a-t-il surpris ou s’agit-il d’un chantier prioritaire pour Didier Deschamps ?

Certains joueurs sont plus gênés que d’autres face à un bloc bas. Je pense que s’il a son effectif au complet, Didier a tout ce qu’il faut pour trouver les solutions. On l’a vu face à l’Ukraine avec Doué, Barcola, Mbappé, Olise et même Digne très actif dans son couloir.

Auriez-vous aimé voir davantage Mbappé dans le couloir gauche pour provoquer et Thuram dans l’axe pour réceptionner les centres ?

Peut-être. Maintenant, Mbappé est un avant-centre. On le met là où il peut s’éclater au Real. Et on compose avec les autres autour de lui. Même si je trouve que Mbappé fait aussi des efforts défensifs. On sent qu’il est plus actif que par le passé. Simplement ce soir, il manquait autour de lui des joueurs pour combiner. Olise était le seul à pouvoir le faire. C’est dommage qu’il se soit trouvé si bas. Sur le ballon qu’il perd sur le but des Islandais, il n’a pas à être là.

Manu Koné est le grand gagnant de ce rassemblement. Vous êtes d’accord ?

Je le trouvais encore plus juste le premier match mais il a réédité une belle performance en essayant de proposer des solutions à tous les niveaux. Il peut être très propre techniquement tout en conservant un abattage énorme.



Ce qui fait la différence face à un joueur comme Camavinga par exemple ?

Oui, Camavinga joue de façon un peu plus arrêtée, il distille des ballons et organise devant. Alors que Koné sait prendre de la verticalité et casser des lignes pour aller aider ses attaquants.

À quel point ce genre de succès étriqué peut-il souder ce groupe ?

Le ciment, c’est toujours la victoire. Donc oui ces deux victoires, une très maîtrisée face à l’Ukraine, et une autre beaucoup plus difficile, vont aider. Il ne faut pas oublier que cette équipe a été beaucoup régénérée ces derniers mois. Didier fait de bonnes choses sur ce plan-là, ce n’est pas facile de relancer un nouveau cycle. On voit un effectif jeune et entreprenant.