« Il a respiré sans machine ! »: à Poissy, les proches de Karim reprennent espoir

Cet homme plongé dans un coma profond depuis début juillet a montré des signes de conscience minimale alors que ses jours étaient comptés. Sa famille promet toujours de faire la lumière sur son hospitalisation décriée.

Poissy, archives. La famille du patient veut faire la lumière sur son passage aux urgences à l'origine, selon eux, de l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui. DR
Poissy, archives. La famille du patient veut faire la lumière sur son passage aux urgences à l'origine, selon eux, de l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui. DR

Faut-il y voir un « miracle » comme l’assure sa famille ? Ou, plus simplement, une évolution classique et méconnue de sa maladie ? Plus de deux mois après son hospitalisation controversée à l’hôpital de Poissy (Yvelines), Karim a donné d’étonnants signes de conscience minimale.

Victime d’une insuffisance respiratoire puis d’une défaillance vitale aux urgences, cet homme de 49 ans se trouvait, depuis le début du mois de juillet, dans un état végétatif. « Il était condamné à nous quitter, nous n’avions plus espoir. Mais ces derniers jours, il a d’abord respiré sans machine, pendant cinq heures. Puis il a bougé les yeux, puis la main et désormais le bras, témoigne sa sœur Nadia. Il répond aux stimuli. C’est incroyable ! »

Des propos confirmés par plusieurs photos et vidéos où l’on aperçoit distinctement le patient réagir aux interactions avec ses proches. Les clichés contrastent avec les premières images de son hospitalisation : l’homme y apparaissait totalement inconscient, sans aucun espoir de rétablissement. Son état de santé faisait suite à une prise en charge que sa famille avait jugée défaillante aux urgences.

Sa sœur se veut combative

Cette évolution très sensible de son état intervient alors que sa sœur a entamé des démarches juridiques pour disposer de droits de représentation sur son frère. Le quadragénaire, célibataire, n’avait laissé aucune directive anticipée en cas de situation médicale problématique. Mais grâce à un jugement en date du 8 septembre, Nadia a pu obtenir, en urgence, sa tutelle.



« Mon objectif, désormais, c’est de le faire partir d’ici et l’envoyer vers un autre hôpital, confie-t-elle. Nous n’avons pas confiance. Pour nous, une erreur médicale a été commise à l’origine. C’est désormais mon combat de la faire reconnaître. Mon frère n’est pas mort, il n’est pas en fin de vie, il est devenu handicapé. Il a donc le droit de vivre et ses doses de morphine doivent être réduites. »

Chez les soignants, « tout se fait dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti »

Contactée il y a plusieurs jours, une source hospitalière rappelait que « le patient n’avait pas laissé de directive anticipée. Pour nous, tout se fait dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti et avec toute l’humanité que nous devons aux personnes hospitalisées ».

Des rapports ont été rédigés pour établir précisément l’enchaînement des faits et la façon dont la prise en charge du patient a été effectuée. Leurs résultats ne sont pas encore connus. « Nous faisons preuve de transparence et souhaitons répondre aux questions, ajoutait un responsable. À chaque fois qu’elle en a fait la demande, la famille a été reçue. »

En revanche, le secret médical lui interdisait de se prononcer sur ce cas précis. Impossible, donc, de savoir dans quel contexte s’inscrit cette évolution et si elle augure d’une amélioration durable et définitive.