Joggeur tué par balles à Bièvres : « On se demande qui a fait ça et pourquoi »

Il règne encore un air de vacances au cœur de la vallée de la Bièvre en ce premier dimanche du mois de septembre 2025. À la résidence du Parc-de-Diane, un quartier privé de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, certains profitent du soleil pour bronzer sur leur balcon, et les éclats de rire des enfants en train de jouer résonnent entre les bâtiments.

Pourtant, à quelques centaines de mètres de là, dans la commune voisine de Bièvres (Essonne), le cadavre d’un homme a été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi. Le corps sans vie d’un joggeur âgé de 38 ans a été découvert, tué par balles sur un chemin emprunté par les sportifs, cyclistes et promeneurs des alentours.

La victime inconnue de la police

Selon nos informations, la victime est un père de famille inconnu des services de police et habitant la résidence du Parc-de-Diane à Jouy-en-Josas, où il vivait avec sa compagne et deux enfants en bas âge. Un voisin qui l’avait croisé dans les jours précédant le drame le décrit comme quelqu’un de très « gentil ». Un autre résident du quartier, qui avait l’habitude de le voir lorsqu’ils promenaient leurs chiens, dépeint aussi une personne a priori « sans histoire ».

Dimanche en fin de journée et ce lundi, la nouvelle de cet homicide, dans une zone pourtant réputée pour sa tranquillité, a commencé à circuler parmi les habitants. Et tous tombaient des nues. « On est tous sous le choc, c’est affreux », glisse, émue, une résidente du Parc-de-Diane. « Au début, j’ai cru à une fausse nouvelle », ajoute une autre femme. « C’est un coup de tonnerre », abonde un retraité.

Des joggeurs évitent la zone

« C’est surprenant. Ici, habituellement les plus gros problèmes c’est la maison d’à côté qui fait trop de bruit », lance une cliente en sortant d’un supermarché à Saclay (Essonne), situé à une dizaine de minutes à pied du chemin longeant le champ et la zone boisée où a été retrouvé le corps.

Au-delà du choc, c’est l’inquiétude qui grandit chez de nombreux riverains. « Le soir même, je devais aller courir au même endroit. C’est vrai que ça refroidit », indique un père de famille. « Je suis très choqué. Je cours toujours là-bas habituellement mais là je vais plus bas pour éviter la zone », raconte un autre joggeur. « Je crois que je vais continuer à m’entraîner sur mon tapis de course », répond amèrement une riveraine.

Une habituée du chemin où a été retrouvé le corps sans vie du trentenaire déclare « ne pas avoir pu s’empêcher d’y penser, lorsqu’elle a emprunté le sentier dimanche. On ne peut pas s’arrêter de vivre ou sortir en gilet pare-balles, mais c’est préoccupant. » « Les gens sont angoissés et ont même peur. C’est brutal. D’autant plus qu’ici c’est une petite résidence où tout le monde se connaît », souligne un commerçant.

« Est-ce un règlement de compte ? Un geste gratuit ? »

L’absence de motivation claire à ce meurtre tourmente les riverains. « On aimerait avoir des réponses. Est-ce que c’est un règlement de compte, ou alors un geste gratuit ? » s’interroge un habitant de Jouy. Dans les commerces du secteur, la tragédie animait les discussions comme à la terrasse de ce café de Bièvres. « Si on avait une explication rationnelle, ça nous rassurerait, mais on n’en a pas. Et quand on voit le profil de la victime, c’est inquiétant », confient trois quadragénaires de la commune.

Une autre commerçante de Jouy-en-Josas habitant à Saclay, juste à côté de la piste cyclable, raconte : « Mon fils y va toujours pour faire du vélo, mais là il ne veut pas. C’est traumatisant aussi pour lui. Cette nuit, il n’arrivait pas à dormir. On se demande qui a fait ça et pourquoi », souffle-t-elle.

L’enquête ouverte pour « homicide volontaire » a été confiée à la police judiciaire d’Évry (Division de la criminalité organisée et spécialisée) et devra déterminer ces éléments.