« Kylian Mbappé est bien dans sa tête et il a des jambes » : Didier Deschamps loue le rendement de son capitaine

Il s’est présenté, ce mardi soir, en salle de presse avec le sentiment du devoir accompli. D’un point de vue comptable, ses Bleus invaincus lors de leurs 25 derniers matchs qualificatifs pour l’Euro et la Coupe du monde (20 victoires 5 nuls) signent un carton plein dans ces éliminatoires du Mondial 2026 avec 6 points en deux matchs. Mais le contenu de ce succès face à l’Islande (2-1), enfanté dans la douleur, n’a pas échappé à Didier Deschamps.

Quel bilan dressez-vous de ce match ?

DIDIER DESCHAMPS. Très positif, on prend 6 points on ne peut pas faire plus. On a connu un match difficile ce soir. Je m’attendais à avoir du répondant athlétique en face. On a été confronté à un bloc très bas. On aurait pu marquer plus et la seule erreur qu’on fait on est puni. Il aurait fallu davantage de vitesse et de percussion dans la transmission pour ne pas permettre à l’Islande d’être aussi regroupée. À dix, il a fallu faire les efforts.

Qu’avez-vous pensé des sifflets à votre encontre avant le coup d’envoi puis de ceux adressés à Rabiot à son entrée en jeu ?

Les miens, je ne les ai pas entendus. J’étais dans le vestiaire quand ça s’est passé. Ce sont peut-être les mêmes personnes qui ont sifflé Adri (NDLR : Rabiot). Moi ça ne me pose pas de problème particulier. Adri est un joueur de l’équipe de France et c’est inadmissible que ça puisse arriver. Il est suffisamment solide, il les a retournés sur la dernière action (un tacle décisif). Mais ça n’a pas lieu d’être. Si je dois tenir compte dans mes critères de qui joue où, chez quel adversaire, qu’on soit au Parc ou ailleurs… Même si c’est une minorité, aucun joueur ne devrait subir ça. C’est un joueur de l’équipe de France ».

Comment avez-vous jugé le match de Marcus Thuram ?

Il n’a pas tout bien fait mais il l’a fait, dans un registre qui n’est pas complètement le sien. Il a eu pas mal de frappes et il a été plutôt intéressant en tenant compte qu’il est habitué à jouer dans une autre position.

Et comment avez-vous trouvé Kylian Mbappé ?

Il est bien dans sa tête et il a des jambes. Il fait beaucoup d’efforts. Il est efficace, parce qu’il a marqué des buts sur les deux matchs. C’est un bon leader pour le groupe. Il a une liberté dans le jeu, une bonne entente avec Michael (Olise). Kylian est en très bonne forme.

Au passage, il dépasse votre ancien partenaire Thierry Henry au classement des buteurs des Bleus (52) à seulement 26 ans…

Tout a été très vite, très jeune, très tôt pour lui. Même quand il est moins bien, c’est quelqu’un qui marque des buts. Thierry a été un très grand attaquant au niveau mondial. Kylian arrivera à atteindre ses objectifs, c’est un joueur hors-norme.

Vous en voulez à Michael Olise pour son erreur sur le but islandais ?

C’est une erreur technique, mais on ne peut pas lui en vouloir après tout ce qu’il a fait au premier match. Il est rayonnant, il s’est fait un peu chahuter ça arrive. Mais je suis très satisfait. Il emmagasine de la confiance et a une très bonne relation avec les attaquants.

Même s’il a été titulaire ce soir, Théo Hernandez est-il désormais devancé dans la hiérarchie par Lucas Digne ?

Il faut tenir compte de la situation de Théo. Il n’est pas au top de sa forme. C’est pour ça que j’ai choisi Lucas (Digne) contre l’Ukraine. Il y a une concurrence, elle a toujours été. Théo pouvait passer devant, dans un mois je ne sais pas comment cela sera, mais il a besoin d’enchaîner des matchs et de retrouver le rythme.

Pour les matchs d’octobre, vous devrez certainement composer sans Aurélien Tchouaméni expulsé ce soir. Ça vous soucie ?

Il ne sera pas là, mais il y a d’autres joueurs. On verra dans un mois comment cela se passe. Évidemment que je préfère avoir Aurélien disponible, ce qui n’enlève rien à ce qu’a pu faire Manu Koné. Il est sous-estimé, peu de gens voient ses matchs à l’AS Roma. Il est confiant dans la récupération du ballon, dans l’utilisation aussi. Il prend de la place. Je ne vais pas me plaindre d’avoir de bons joueurs.

Vous vous estimez chanceux d’avoir vu le but égalisateur des Islandais annulé ?

L’arbitre a pris sa décision. Elle nous est favorable. Je comprends que ça ait pu ennuyer mon homologue islandais.