« Le corps des femmes comme une marchandise » : un bar belge créé la polémique en offrant une bouteille contre un soutien-gorge

En offrant une bouteille d’alcool aux clientes qui enlèvent leur soutien-gorge, un bar de Mons s’est retrouvé sous le feu des critiques. L’établissement a depuis retiré son affiche.

"En aucun cas cela n’a été exigé ou imposé", se défend l'Atelier qui proposait une bouteille d'alcool aux clientes qui retiraient leur soutien-gorge (Illustration). LP / Fred Dugit
"En aucun cas cela n’a été exigé ou imposé", se défend l'Atelier qui proposait une bouteille d'alcool aux clientes qui retiraient leur soutien-gorge (Illustration). LP / Fred Dugit

Une promotion qui a fait parler bien au-delà de Mons, en Belgique. Le bar L’Atelier est au cœur d’une polémique pour avoir proposé une bouteille de bulles gratuite aux filles qui retirent leur soutien-gorge. « C’est une façon de traiter le corps des femmes comme une marchandise », dénonce Céline de Bruyn, échevine du Logement, de la Jeunesse, de l’Égalité des chances et de la Petite enfance de Mons dans les colonnes de Sud info.

La polémique remonte au 23 août dernier, avec un message de l’ancienne conseillère communale à Frameries, Maurane Hogne, retrace 7sur7. « Je suis dégoûtée. Écœurée. Parce qu’on n’avance pas. Parce qu’en 2025, c’est encore ça : le corps des femmes comme monnaie d’échange, la bouteille comme horizon de la fête, écrit-elle sur Facebook. On appelle ça la fête. Moi j’appelle ça une mise en scène de merde. »

Elle précise son propos dans une seconde publication : « Proposer de l’alcool en échange d’un vêtement intime revient à réduire les femmes à leur corps, à leur nudité, et à en faire un objet de divertissement public. » Et d’ajouter : « On sait depuis des décennies que l’alcool désinhibe, affaiblit le consentement et augmente les vulnérabilités. Associer alcool et exhibition, c’est exploiter la fragilité créée par le produit. »

Le gérant du bar défend les valeurs « de fête »

L’échevine Céline de Bruyn s’est également indignée de cette promotion auprès de Sud info : « Ce qui me gêne, ce n’est pas que des femmes ôtent leur soutien-gorge, libre à elles ! Non, ce qui me gêne, c’est qu’on crée un cadre où l’on encourage à se déshabiller contre un avantage. C’est une façon de traiter le corps des femmes comme une marchandise. »

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Face à l’ampleur de la polémique, l’Atelier a réagi dans un communiqué, défendant ses valeurs : « faire la fête dans le respect de chacune et chacun en assurant la sécurité et le bien-être de toutes et tous ». « En aucun cas cela n’a été exigé ou imposé », insiste l’établissement

Selon le bar, l’idée de la promotion a été proposée il y a 6 mois par un « groupe d’étudiantes ». « L’équipe (composée de personnel féminin et masculin) a accepté, toujours dans un cadre festif, de donner une bouteille de bulles, et par la suite cela a été réclamé par une partie du public de l’établissement », se justifie-t-il.



Le message indiquant cette promotion a été retiré, tandis qu’une rencontre doit être organisée entre la direction du bar et le bourgmestre Nicolas Martin pour évoquer le sujet.

Après les nombreux propos injurieux et haineux reçus, Maurane Hogne a annoncé vouloir déposer plainte, selon La Province.