Épisode 2
« Une formidable publicité pour le foot » : Ousmane Dembélé, le joueur en or qui met tout le monde d’accord
Ils vont nous faire aimer la Ligue 1 Ép. 1/7






Par Sébastien Nieto
Le 10 août 2025 à 12h00, modifié le 16 août 2025 à 14h15

Elle nous avait manqué. Après trois mois de vacances, la Ligue 1 lance ce vendredi 15 août son épisode 2025-2026. Le plus attendu depuis longtemps. Parce que pour la première fois depuis 30 ans, la meilleure équipe d’Europe évolue en son sein. Parce que pour la première fois depuis toujours, elle a pris le risque de créer sa propre chaîne pour diffuser ses matchs, un cas unique en Europe. Parce que Pogba, parce que Giroud, parce que Dembélé. Voici sept bonnes raisons de (re)tomber amoureux.
Ce vendredi 8 août, l’enthousiasme est de mise au siège de la Ligue de football professionnelle (LFP). Sa filiale commerciale, LFP Media, présidée par Nicolas de Tavernost, l’ex-patron de M 6, présente à l’ensemble de la presse nationale les contours de la nouvelle chaîne du championnat : Ligue 1 +. Une plate-forme montée « en un temps record », souligne le dirigeant devant une partie de ses équipes. Et qui va tenter une ascension non moins record avec l’ouverture des abonnements ce lundi 11 août, à quatre jours de l’ouverture de la saison 2025-2026.
L’objectif affiché est clair : un million d’abonnés au terme de la première année, entre 2,2 et 2,5 millions d’ici 2028-2029. Des chiffres jugés « raisonnables » pour une chaîne qui diffuse 8 matchs sur 9 par journée cette saison (dernière affiche sur BeIN Sports) et possédera l’exclusivité dès la prochaine. « Si on pouvait déjà revenir aux chiffres que possédait Amazon, ce serait déjà pas mal, un bon bout de chemin effectué », mesure Joseph Oughourlian, président du RC Lens, joint depuis son bureau londonien.
De 2021 à 2024, Amazon Prime Video avait atteint un pic à 1,8 million pour son « pass Ligue 1 », avec une moyenne estimée entre 1,2 et 1,4 million. Du temps de Canal +, de 1984 à 2021, des records à 2,9 millions de spectateurs ont été ponctuellement enregistrés sur des rencontres au sommet comme OM-OL ou OM-PSG. Mais combien d’abonnés de la chaîne cryptée l’étaient pour le football français au cœur d’un flot de programmes sportifs et de cinéma ? Dans cet océan de chiffres, la priorité de Ligue 1 + se trouve ailleurs.
« La clé, c’est de reconstituer une base d’abonnés et un lien avec le public français qui a toujours regardé la Ligue 1. On les a un peu perdus, regrette Joseph Oughourlian. En changeant de diffuseurs depuis cinq ans, en créant un produit divisé, en proposant l’an dernier un prix sans queue ni tête… Il faut rétablir ce lien. Pour moi, c’est ça la priorité. Il y a eu beaucoup d’erreurs mais il faut regarder devant, lancer un produit dans les meilleures conditions possibles pour qu’il soit un succès pour le foot français et les clubs ».
Le premier levier pour attirer le public reste le prix. Au contraire de DAZN, lancé en août 2024 avec un tarif à 29,99 euros mensuels minimum avant de rétropédaler au fil des mois, Ligue 1 + se veut agressive dès sa naissance. Entre le 11 et le 31 août, place à une offre à 9,99 euros pendant trois mois qui évoluera vers un tarif fixe à 14,99 euros mensuels pour un an d’engagement. « Un prix adapté à ce que nous proposons, qui tient compte des abonnés et de la lutte contre le piratage », juge Nicolas de Tavernost.
Ligue 1 + proposera par ailleurs d’autres offres pour les moins de 26 ans ou les utilisateurs mobiles uniquement. Sa distribution est assurée « par la quasi-totalité des plates-formes », précise le patron de LFP Media : DAZN, Amazon, Free, Bouygues, SFR, Orange… Un temps intéressée par un contrat exclusif, Canal + reste, elle, en dehors du jeu. « La question est à leur poser, coupe Nicolas de Tavernost. Je pense que ce serait dans l’intérêt de leurs abonnés, voire des actionnaires. La balle est dans leur camp et notre porte reste ouverte ».
Pour s’émanciper, Ligue 1 + promet un deuxième levier : « Nous ne sommes pas une énième chaîne de foot, clame Jérôme Cazadieu, directeur marketing et éditorial. Nous sommes la chaîne des clubs et, quelque part, la chaîne des fans ». Place donc à « des contenus plus immersifs, assure-t-il. Nous sommes en discussion avec les clubs pour ouvrir les portes, avec des accès au vestiaire, la sonorisation des échauffements, des interviews en cours de match. Il y aura plus de scénarisation du match ».
« Nous souhaitons remettre un petit peu l’église au milieu du village, métaphore Joseph Oughourlian, qui poussait dès 2024 pour la création d’une chaîne 100 % Ligue 1. On veut lancer un bon produit, solide, avec des bons journalistes, des bons consultants et à un prix raisonnable. Et, effectivement, on ne s’interdit pas d’être un peu innovant et de proposer des choses intéressantes. On a l’opportunité de créer quelque chose et je suis assez enthousiaste avec cette idée ».
Du vendredi, 19h15, au dimanche, minuit, Ligue 1 + se voudra forte sur les huit rendez-vous hebdomadaires. Une émission entourera chaque rencontre avec un mélange entre journalistes historiques (Xavier Domergue, Smaïl Bouabdellah, Marina Lorenzo…) et nouveaux visages de consultants (Adil Rami, Souleymane Diawara, Rémi Vercoutre…). « On veut reconfier à d’anciens joueurs la charge des animations en bord terrain », justifie Jérôme Cazadieu. Comme Canal + l’avait sacralisé avec un certain Laurent Paganelli.
Pour convaincre, Ligue 1 + souhaite appliquer une continuité d’antenne. La chaîne ne s’arrêtera pas au terme de l’affiche du dimanche soir. « Ce sera du H24, 7/7. Nous avons d’autres idées de programmes, détaille Jérôme Cazadieu. On rediffusera des matchs de légende, on aura des nouveaux sujets à partir d’octobre comme un programme à destination des enfants, avec des jeux. Et on lance des séries comme sur le Paris FC ou Dante (NDLR : joueur de Nice) ». Enfin, Ligue 1 + se veut « très forte » sur le digital : application, YouTube, Twitch…
Place désormais au grand saut, ce vendredi à 19h15 précises à 90 minutes de Rennes-Marseille. Avec plus de hâte que de craintes, même si « tolérance » est réclamée en cas de petits bugs. La LFP n’avait, de toute façon, « pas d’autres choix », rappellent tour à tour les différents acteurs. « Si on est honnête, il n’y a pas eu d’autres alternatives sur la table. Donc il faut se lancer. C’est souvent dans ce type de situation que les meilleures choses ressortent », conclut Joseph Oughourlian.