Négocier et apaiser
Sébastien Lecornu vient d’être nommé septième Premier ministre d’Emmanuel Macron. Il a une mission sur la table : prendre son temps pour constituer son gouvernement. L’édito de Marion Mourgue, rédactrice en chef du service politique du Parisien-Aujourd’hui en France.

Sébastien Lecornu vient d’être nommé septième Premier ministre d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État lui a fixé une mission : « Bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois. » Le nouveau locataire de Matignon peut donc prendre le temps de consulter. C’est même nécessaire ! Rien ne sert de se précipiter pour nommer des ministres alors qu’il faut surtout bâtir des compromis et parvenir à constituer un accord de gouvernement.
La société, fatiguée de cette crise politique et démocratique qui s’éternise depuis des mois, demande de la stabilité et de l’apaisement. Est-ce si difficile d’avoir un gouvernement qui tienne plus d’un an en France ? Est-ce si compliqué de parvenir à une union nationale pour faire redémarrer un pays de plus en plus bloqué ? Il y a certes le budget à constituer, mais tant d’autres réformes attendent sur la table pour améliorer le quotidien de millions de gens.
Enfin, les Français veulent moins de bruit. Sébastien Lecornu réussira s’il parvient à apaiser et dialoguer. Dans un monde politique si clivant où les insultes et les clashs sont devenus légion, le Premier ministre se distinguera en faisant preuve d’humilité, en proscrivant les coups de menton, les rodomontades et les débauchages individuels. C’est ainsi qu’il pourra imposer son style. Et ainsi, les grandes questions qui agitent la société pourront être tranchées sereinement et démocratiquement, d’abord dans le cadre de négociations politiques, ensuite dans le cadre de la campagne présidentielle. Telle qu’elle est prévue, en 2027.

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