« Un acte politique et homophobe » : le député LFI Pierre-Yves Cadalen dénonce l’agression sur son compagnon et des militants
Après l’ouverture d’une enquête suite à la violente agression homophobe du 30 août à Brest, le jeune député Pierre-Yves Cadalen s’insurge contre le manque de réaction de ses pairs.

L’histoire fait encore grand bruit dans la cité du Ponant. Et pour cause, Brest est réputé pour être un bastion antifasciste. Les dernières actions liées à l’extrême droite dans la région concernent principalement d’autres villes ou communes des trois autres départements bretons ou de Loire-Atlantique (Callac, Lorient, Saint-Brévin ou encore l’affaire du Jarl à Rennes).
Mais voilà, deux faits récents d’agressions, à « Brest même », par des groupes de jeunes hommes encagoulés sur des militants antifascistes et de la communauté LGBTQIA +, inquiètent fortement dans le secteur.
Les premiers faits datent du samedi 30 août 2025, peu à 15h45 où quatre militants de La France Insoumise (LFI) ont été agressés dans le centre-ville de Brest, au niveau de l’entrée du Leclerc-centre, alors qu’ils organisaient une collecte de fournitures scolaires en faveur du Secours populaire.
Trois d’entre eux s’en sont sortis avec un jour d’ITT ; le quatrième, qui se trouve être Edouard Edy, le compagnon de Pierre-Yves Cadalen, jeune député brestois LFI fraîchement élu, cinq jours d’ITT… « Ils se sont particulièrement acharnés sur lui ; cette agression était extrêmement violente », nous a glissé Pierre-Yves Cadalen, alors en plein hémicycle à l’Assemblée nationale, ce lundi, pour voter la chute du gouvernement Bayrou.
« Ils semblaient très organisés. L’agression a duré moins d’une minute, grâce à des témoins extérieurs qui sont heureusement intervenus. Il s’agit dans tous les cas d’un acte politique et homophobe. Des insultes et menaces de mort avaient déjà été taguées, par le passé, sur les murs de la faculté de Lettres et Sciences Humaines Victor-Ségalen et sur les murs des locaux du PCF (des plaintes avaient été déposées). Quant à savoir si cet acharnement sur Édouard est lié à notre relation, c’est une possibilité. Nous avons retrouvé récemment un tag du même acabit sur la porte de notre immeuble, ainsi que sur mon local parlementaire ».
Suite à ces faits, pour lesquels le parquet de Brest a ouvert une enquête pour violences aggravées, le député a révélé que l’une des victimes était donc son compagnon et s’est insurgé contre ces actions. Pierre-Yves Cadalen s’est également insurgé contre une nouvelle agression du même type, survenue dans la nuit de vendredi à samedi. « Des individus qui dissimulaient leur visage ont attaqué un groupe de jeunes hommes. Ils ont demandé à l’un d’entre eux s’il était antifasciste. Découvrant son T-shirt, ils ont déduit que c’était le cas et l’ont roué de coups. Des plaintes ont été déposées au commissariat ».
Pour lui, « la situation, ici, devient très préoccupante. Elle renvoie à une forme d’impunité de ces groupements d’extrême droite (en l’occurrence, le Talion Brest, encore mal identifiée par les autorités) qui accroît l’inquiétude et matérialise une menace déjà formulée ».
Menaces et insultes
Le député déplore, à ce jour, que « rien ou si peu » n’est fait en termes de soutien public de la part des élus et des autorités compétentes. « Nous n’avons pas vu de mot public de la part du maire de Brest François Cuillandre, du préfet du Finistère Louis Le Franc, du ministre de l’Interieur Bruno Retailleau – pourtant si prompt à réagir !- ou encore du président du Conseil départemental Maël de Calan, qui prétend être rattaché à la protection des élus, de leurs conjoints et leurs familles. Ce manque de soutien peut être pris pour un encouragement, peut effacer la teneur de la violence de l’extrême droite et rabaisser la solidarité positive fondée sur ce qui est censé être le socle de notre République ».
À l’heure où le Premier ministre François Bayrou a perdu la confiance des députés, Pierre-Yves Cadalen, qui précise qu’il sera présent lors de la manifestation brestoise de ce mercredi 10 septembre (à 10h30, place de la Liberté), enfonce le clou : « Il me semble grave que, trop souvent, rien ne soit dit contre l’extrême droite et surtout rien dans sa dimension raciste et homophobe ».






