Épisode 2
De montagne de gravats à spot de VTT à succès : la colline d’Élancourt, « vrai héritage » des JO
Un an après les JO Ép. 1/7






Par Flavien Gagnepain, Paul Abran, Florian Loisy et Sarah Krakovitch
Le 17 juillet 2025 à 06h05, modifié le 26 juillet 2025 à 15h51

Des artères propres, une présence policière inédite, des sourires aux quatre coins des rues, des vendeurs à la sauvette disparus et des quartiers en fête. L’été 2024 a marqué les esprits dans une capitale magnifiée pour la venue d’athlètes et touristes de toutes les nationalités pour les Jeux olympiques et paralympiques.
Pendant la compétition, nous soumettions aux visiteurs présents dans la capitale un questionnaire de satisfaction. À travers neuf critères (beauté, propreté, intérêt culturel, amabilité des Parisiens, amabilité des garçons de café, transports, sécurité, espaces verts et nature, et ambiance), les sondés attribuaient une note à la Ville Lumière : 8,18/10.
Un an plus tard, la capitale obtient-elle pareilles félicitations ? La rédaction a ressorti sa grille d’évaluation et interrogé plus de 100 touristes en vacances à Paris, de Montmartre à la tour Eiffel en passant par Barbès, la cathédrale Notre-Dame, la rue de Rivoli, le musée d’Orsay, Bastille et l’esplanade du Trocadéro.
À 29 ans, Park n’en est pas à son premier voyage à Paris. Pour lui, le point noir de la capitale demeure la propreté, critère auquel il accorde un 3 sur 10. « Et pourtant, depuis les JO, j’ai constaté une amélioration. Il y a trois ans, ça valait 1, maximum », estime ce touriste sud-coréen, en balade au Champ-de-Mars (VIIe). L’an passé, la propreté héritait d’un 7 sur 10. En 2025, ça baisse (6,5).

« Paris est une ville magnifique, riche en histoire et en architecture. Mais la saleté, ce n’est pas possible. Il y a trop d’endroits qui sentent l’urine », regrette Yudeska, 38 ans, des Caraïbes. Un constat que partage Wen Kai Yu, trentenaire chinois : « Sorti des quartiers touristiques, il y a des papiers partout, des crottes et des détritus. »
Certains notent une évolution positive. « Les rues sont plus propres qu’il y a plusieurs années, atteste Mark, un Anglais à Montmartre (XVIIIe). Dans les parcs et espaces verts aussi, ça s’améliore. Même si Londres est inégalable. »
Autre sujet majeur : la sécurité. Les milliers de forces de l’ordre françaises et leurs homologues étrangères appelées en renfort l’an passé avaient permis un été olympique sans accroc. Un dispositif exceptionnel qui n’avait logiquement pas vocation à être pérennisé. Alors, en cet été plus « classique », les touristes se baladent-ils sereinement dans les rues de Paris ? Pas tous, visiblement.
Face à la tour Eiffel, Chamin, quinquagénaire suisse, nous explique que sa « compagne ne porte aucun bijou pour éviter les vols ». Originaire du Canada, Caroline, 45 ans, dit « avoir été prévenue » avant sa première venue à Paris. « Il y a beaucoup de pickpockets alors, dès que je suis arrivée, j’ai acheté une lanière pour tenir mon téléphone », relate-t-elle.
L’Allemande Michelle, 29 ans, rencontrée près de la Dame de fer, partage ce sentiment. « Il y a trop de gens qu’on sent s’approcher pour nous escroquer ou nous voler. C’est dommage parce que Paris continue de faire rêver. » D’ailleurs, des amis de Mohammed, 19 ans, « ont été victimes de vols », relate le Saoudien.
Entre 2024 et 2025, la moyenne du critère sécurité a perdu 1 point, selon nos sondages, passant de 8,6 à 7,6 sur 10. Qu’importent les chiffres de la préfecture de police qui prouvent le contraire. Khurrum, Britannique, nuance tout de même : « On voit moins de jeux de triche (jeu du bonneteau), on sent qu’il y a eu un peu de ménage. »
Côté ambiance, la municipalité tente de renouer, dans une moindre mesure, avec l’esprit des Jeux en ouvrant la baignade dans la Seine et en célébrant le retour de la vasque aux Tuileries (Ier). Une atmosphère qui plaît à Caro, de Seattle (États-Unis). Elle attribue un 10. « Je suis ravie de mon séjour, tout est magnifique. Et les gens sont agréables. Paris est une ville superbe », dit-elle, dithyrambique.

Entre « les quartiers pittoresques, les monuments et musées, et les bonnes choses à manger, c’est un beau voyage à faire », se réjouit la Danoise Lini. « L’ambiance de Paris, au final, c’est nous qui la faisons ! » résume Denise, une grand-mère normande venue avec sa famille.
Genny et Wolfgang, couple anglo-allemand, ne reprochent qu’une chose à Paris : son métro et son « incompréhensible système » pour prendre un ticket, soufflent-ils avant d’entamer la visite de Notre-Dame. Lini conteste. Selon elle, « c’est facile de se déplacer d’un site à l’autre ».
À part la ligne 14, « le reste est en mauvais état et mal indiqué », peste, en revanche, Paola, Colombienne. Mauvaise expérience aussi pour les amies polonaises Liliana et Emilia. « Il y a eu un problème avec nos tickets à Orly, donc on a eu une amende de 70 euros dans le métro. Les contrôleurs ne voulaient rien savoir… »
Les Parisiens et les serveurs, eux, sont-ils plus aimables, alors que ces derniers avaient été sensibilisés à ce sujet avant les JO ? Les premiers héritent d’un 7,3 sur 10 (contre 8,2 en 2024) quand les seconds sont en progression, de 7,2 à 7,9 sur 10. « Chaque fois que je viens, les locaux font honneur à leur réputation. Ils ne sourient pas et semblent aigris », remarque Laure, de l’ouest de la France. « Ils ne font pas beaucoup d’effort pour nous comprendre quand on parle mal leur langue, et beaucoup ne comprennent pas l’anglais », raconte Lily, Néo-Zélandaise, dans le VIIe.
Ce sont donc les serveurs qui s’en sortent le mieux. « Ils ont toujours le sourire et sont là pour nous souhaiter une bonne journée, nous donnent des conseils… Ça fait plaisir ! » apprécient deux Polonaises. « Plus agréables que ce qu’on nous avait dit », confirme Yudeska, des Caraïbes.
Alors, quelle note obtient la capitale ? Avec une moyenne générale de 7,94, contre 8,18 l’an dernier, elle flirte avec son résultat de 2024 mais se place légèrement en deçà. « Paris reste magnifique, j’adore son architecture », conclut Gery, pour son quatrième voyage à Paris et pour qui « il manque encore de la verdure, notamment pour les jours de forte chaleur ».