Vendanges : les Pyrénées-Orientales se préparent à « la deuxième pire récolte » de l’histoire
Faible récolte, sécheresse et problème de commercialisation : c’est le moral en berne que les viticulteurs ont accueillis ce mardi le préfet pour la traditionnelle tournée des vendanges.

Avec un volume qui pourrait avoisiner les 350 000 hl, le département des Pyrénées-Orientales se prépare à « la deuxième pire récolte jamais réalisée dans le département ». Julien Thiery, le chef du service Viticulture de la chambre d’agriculture ne s’est guère montré optimiste lors de la traditionnelle tournée des vendanges du nouveau préfet Pierre Regnault de la Mothe ce mardi 9 septembre à la cave coopérative Terrassous à Terrats.
Le spécialiste veut toutefois rester encore très prudent sur les chiffres à ce stade. En 2024, la récolte s’était établie à 327 000 hl, établissant un triste record. « C’est décevant car les choses étaient plutôt bien parties pour réaliser une récolte correcte », regrette Julien Thiery. Accusée : la grêle du 17 juillet dans la vallée de l’Agly, suivie du coup de chaud du 15 août sur tout le département qui auront eu raison des espoirs des vignerons catalans de remonter enfin la pente.
Par ailleurs, « 2500 hectares ont été arrachés l’automne dernier, soit 14% du vignoble catalan », rappelle Julien Thiery, carte à l’appui. Face à cette situation, les professionnels viticoles décrivent au représentant de l’Etat un vignoble comme des vignerons « épuisés » par des années de sécheresse, même si la pluviométrie cette année s’est rapprochée de la normale, mais pas que.
« On a besoin d’être accompagnés »
« On a besoin d’être accompagnés. Face à la déconsommation de vin et aux problèmes de commercialisation, la crise est très violente », lâche ce représentant syndical. « Lorsque j’étais jeune, les Pyrénées-Orientales étaient dans le top 10 des productions agricoles, aujourd’hui on perd notre potentiel et on a des problèmes de renouvellement des générations », ajoute David Drilles, président du syndicat des vignerons.
« Notre difficulté n’est pas seulement due à la sécheresse mais aussi à un problème d’accès et de meilleure gestion de l’eau ». De fait, plusieurs dossiers d’irrigation, répertoriés dans le plan de résilience pour l’eau dans les Pyrénées-Orientales, sont en attente, pointe Fabienne Bonet, la présidente de la chambre d’agriculture.
« On pensait que le plan de résilience accélèrerait les choses. Cela l’a été pour les dossiers de ReUt (réutilisation des eaux usées, NDLR) mais cela ne va jamais assez vite par rapport à ce que l’on vit. On n’est pas dans l’urgence de ce que vivent les vignerons. » Une urgence que le préfet s’est engagé à prendre en compte. Comme il a promis de tout faire pour « apporter la réponse au bon moment », engageant également le monde viticole à « réfléchir à l’avenir de la viticulture dans le département ».


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